jeudi 28 juin 2007

C'est pas si compliqué

ART BRUT "IT'S A BIT COMPLICATED"

Je pensais que le mois de juin serait calme, que j’allais carrément pouvoir cultiver mon poil dans la main en attendant les beaux jours compte tenu du peu de sorties vraiment intéressantes ces dernières semaines. Et bien non lecteur (euse), deux fois non, je ne te laisserai pas partir te dorer la pilule en te laissant passer à côté du nouvel album d’Art Brut.

Deuxième essai donc pour ces dégénérés grand-britons avec « It’s a bit complicated », successeur du terrible « Bang bang rock n’roll ».
Et qu’est-ce qu’on a coutume de dire sur les secondes galettes ? Je vois à vos mines déconfites qu’après six mois d’activité de ce blog, j’aurai peut-être mieux fait d’aller pisser dans un violon ( ce qui ne m’aurait pas déplu croyez-moi ! ). Je reprends donc pour la majorité qui bien sûr n’a rien suivi, on a coutume de dire disais-je que le virage du deuxième album n’est pas toujours le plus simple à négocier. Trêve de suspense, disons d’emblée qu’Art Brut s’en sort haut la main.

Au menu, toujours la même sauce rock’n roll punkesque, saupoudrée d’un zest de second degré, pour faire simple, on prend les mêmes et on recommence. Art Brut ne nous fait pas le coup de l’album plus mature ou plus aventureux, ne se met pas à l’électro avant-gardiste, mais continue sur sa lancée, ce qui est probablement la meilleure chose que les affreux pouvaient faire.
En effet, on n’écoute pas Art Brut pour son intérêt philosophico-sociétal, ni pour sa contribution active à l’évolution de la musique sérielle. Art Brut est un groupe délicieusement rétrograde, rentre-dedans et branleur à souhait à l’image de son pseudo chanteur Eddie Argos, en somme un vrai groupe de rock qui ne cherche pas à flatuler plus haut que son fondement.
C’est donc avec ce bon arrière-goût de Kro-cendrier-foire et un sourire un peu béat que j’accueille ces onze nouveaux titres.

Premier constat, le son du disque est assez proche des prestations live, un peu cracra mais pas trop,le mix est vraiment réussi, et le tout a carrément la grosse pêche, c’est déjà ça.

Côté morceaux Art Brut confirme ce qu’on avait entrevu sur « Bang Bang… » , à savoir que ces zicos sont nettement moins manchots qu’ils en ont l’air. Les compos sont vraiment très bien gaulées, jamais linéaires, les mélodies et les riffs sont aussi accrocheurs que déconcertants, et tout l’album s’enchaîne pied dedans, sans un temps mort.

Venons-en au problème Argos, frontman d’Art Brut, auquel il faut vraiment se faire. Frontman, car en fait Art Brut n’a pas de chanteur, puisqu’Argos ne chante pas … il parle. Non il ne rap pas, il cause. Cela désorientera certains d’entre vous ( les fans de Céline Dion notamment mais je jure que si j’en chope un ici il va avoir intérêt à virer sa cuti rapido ), mais comme je disais, croyez-moi on s’y fait.
On s’y fait déjà parce que le gugus est carrément malin et qu’il sait mener son discours et l’adapter à chaque titre, créant une sorte de scansion vraiment sympatoche et qui, associée à cet accent so british, fait à elle seule la singularité d’Art Brut.
On s’y fait aussi parce qu’il y a des textes ( pour les non anglophones ou les brebis galeuses, ils sont dans la jaquette, ça aide ! ) bien goupillés, hilarants, cyniques et qui par dessus le marché donnent des réponses essentielles aux interrogations majeures de notre époque comme : « Comment emmerder sa copine quand elle veut dormir alors qu’il y aurait mieux à faire » ou bien « Combien de temps faut-il se biturer avant de se remettre d’une rupture », par exemple.

En fait ce deuxième album ne révèle pas qu’Art Brut est un très bon groupe, ceux qui les ont vus où entendus sur la dernière tournée le savaient déjà, mais que c’est un groupe bien plus intelligent qu’on le croyais, une vraie bande de musiciens malins et modestes qui ne font rien de plus que ce qu’il savent faire : du rock gouailleur et pêchu sans prétentions aucunes.
A l’heure où tout se doit d’avoir un fond, un second sens, où tout artiste n’est jugé qu’à l’aulne de ses problèmes psychatriques ou de sa petite enfance, où il vaut mieux avoir l’air renfrogné et autiste pour faire croire qu’on est créatif, Art Brut est une véritable bouffée d’air frais. « Punk rock ist nicht tot » qu’on se le dise.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Plutôt d'accord, mais j'attends la critique du Fabio Viscogliosi car ça en mérite franchement une !!!

Anonyme a dit…

bah... t'es parti en vacances? et nos oreilles alors ??
bises, quand-même!
me---> here:

Kikibuk a dit…

J'arrive j'arrive , suis complètement overbooké à rien faire en ce moment

Anonyme a dit…

bon, d'accord, tu n'as pas le temps en ce moment (on se demande bien pourquoi hein?), mais rassure-moi : tu as le temps d'écouter de la musique bonne qd même ?
à très bientôt, donc!