Habité
ELVIS PERKINS "ASH WEDNESDAY"
On a beau dire , y'a des gens à qui la vie ne fait pas de cadeaux, ou presque. Elvis Perkins est de ceux-là, papa Perkins ne se remettant que difficilement d'avoir empaillé sa grand-mère dans "Psychose" avant de mourir du sida en 1992, et maman ayant la mauvaise idée de prendre un boeing le 11 septembre 2001.
Autant dire qu'on a pas vraiment à faire à un des ses nombreux "fils et filles de" qui pullulent depuis des années, nous faisant croire qu'il suffirait d'un ovule ou d'un spermatozoïde de star, les deux étant l'idéal, pour accoucher d'un génie, que la fibre artistique est en quelque sorte héréditaire... Surtout que pour ne rien faire comme tout ces rejetons de célébrités, Elvis Perkins est bon, très bon.
"Ash Wednesday" sont premier album s'impose d'emblée comme une des meilleures surprises doublée d'un des plus vibrant essai folk de ces derniers mois.
Entièrement écrit et composé par lui-même, cet album est pour tout vous dire bouleversant, peuplé de titres où la simplicité n'a d'égal que la profondeur du discours, magnifiquement interprétés et habités par un Elvis Perkins dont la voix est tout bonnement à pleurer.
Côté musique pure , effectivement, pas de quoi se taper les fesses par terre, les trois ou quatre bons vieux accords suffisent à rendre une palette de jeu et d'émotion remarquable. Les titres semblent bien plus calés sur les textes que sur une forme pré-définie, passant de la mélopée répétitive aux breaks qui tuent. L'instrumentation est elle aussi toute simple, guitare, contrebasse, batterie, claviers et s'enrichit régulièrement de quelques touches bien senties ( trompette , scie musicale, cordes, choeur féminins ), le tout parvenant à une cohésion indéniable.
Et puis il y a la voix d'Elvis, mais non pas celle du crooner boulimique à rouflaquettes ex roi du rock'n roll, non, la voix de ce petit Elvis, un peu nasillarde, pas forcément ni bien placée ni juste, mais tellement animée par les tourments de son propriétaire qu'elle en devient d'une beauté unique en son genre.
Et, cerise sur le gâteau, pépère Elvis l'adapte avec intelligence à chaque morceau, rappelant tantôt Van Morrison, tantôt Leonard Cohen, ou même certains chanteurs soul ( sur le déchirant "Ash Wednesday" ).
Pour tout te dire lecteur(euse), quelque part, la tragédie personnelle d'Elvis Perkins a du bon. Non, je ne suis pas en train de conseiller aux songwriter en herbe de trucider père et mère, mais voilà, la force de cet album est qu'il raconte réellement quelque chose ( qu'on soit anglophone ou non ), qu'on le sent traversé d'un souffle créatif vital, d'une envie d'exorciser je ne sais quel démon. "Ash Wednesday" n'est pas un effort musical récréatif, mais une nécessité pour son auteur, et peu de disques sont aussi précieux de nos jours.
"Noone will survive ash wednesday" pleure Elvis sur cet album.... à vrai dire , j'ai moi-même du mal à m'en remettre.
3 commentaires:
Lu, écouté, approuvé et acheté!
Mes oreilles te remercient d'ailleurs pour tes conseils mensuels voir hebcomadaires.
Ah part contre mon portefeuille non.
On peut pas tout avoir! ;)
(Sinon tu peux me renvoyer par mail les explications pour la radio please! Puis pr la tienne hésite pas! ^^ )
euh wech wech man, j'adore ton blog surtout quand tu dit que tu kiffes à donf le rap hardcore...
p.s. : j'oubliais y'a un virus dans ta radio...
p.p.s. : pour le virus je suis sérieux, du moins je suis inquiet face au hurlement de mon antivirus
p.p.p.s. : rien c'est juste pour le plaisir de mettre 3 p...
Bah écoute la radio à l'air de fonctionner nickel ...j'vois pas trop comment pourrait y'avoir un virus dedans.
PS : j'oubliais, je crois que ton anti-virus déconne
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