mercredi 31 janvier 2007

Il était une fois dans Londres...

THE GOOD, THE BAD AND THE QUEEN "THE GOOD THE BAD AND THE QUEEN"

Qu'on a faire ensemble l'ancien chanteur de Blur et tête pensante de Gorillaz (Damon Albarn), l'ex bassiste de The Clash depuis reconverti dans la peinture (Paul Simonon) , l'ex guitariste de The Verve ( Simon Tong ) et un pionnier de l'Afro Beat (Tony Allen) en s'associant à un des producteur le plus malin du moment ( Danger Mouse ) ? Réponse : mettre un baffe à tout le monde.
Et pourtant , le Vieux Barbu sait combien la mission est délicate et que les attentes générées par la formation d'un tel groupe ne mènent en général qu'à une déception plus ou moins grande. A ceci prêt, que cette fois , on a pas à faire à deux trois starlettes du moment qui décident de faire exploser leur compte en banque en se passant du cirage le temps d'une galette et d'une tournée ( non je ne vise pas les Radotteurs euh non ... Raconteurs ... ).

Non, cette fois nous avons à faire à Damon Albarn , seul icône du brit-rock des nineties à avoir , à force de créativité et de perfectionnisme , vieilli plus que correctement.
La patte du bonhomme est très vite reconnaissable des paroles à la musique même, et on se rappelle, si tant est qu'on en avait besoin, qu'Albarn est un songwriter lumineux, catchy mais jamais simpliste. Chaque titre concocté pour cette album porte un sombre élégance qui n'est pas sans rappeler le crépusculaire "Think tank" de Blur, et on tombe titres après titres sous le charme de cette écriture aux tempis modérés, tout en nuances de sons et de styles (popo-dubo-folko-électro-rock .. bref de la musique quoi ! ), dont la finesse ne se laisse parfois clairement apprécier qu'à la seconde ou troisième écoute. Amateurs de hits pré-mâchés , la porte est au fond à droite merci .

Alors certes , avoir de très bons et beaux morceaux, vous me direz ce n'est qu'une partie du chemin de fait . Reste l'éternel et terrible danger du "super groupe" : que les célèbres noms figurant sur la pochette ne soient que des arguments marketing, alors qu'on aurait pu faire jouer tout ça par son facteur ou sa belle-mère , ou même pire , que ça sonne comme si c'était le cas.
Or , et ceci tient peut-être à la réunion de personnes aux horizons musicaux sensiblement différents, sur The Good the Bad and the Queen , la griffe de chaque musicien est à chaque instant palpable et sublime des chansons qui le sont pourtant déjà.
Quel bonheur de retrouver Simonon et sa basse ronflante aux relents dub, qui à elle seule suffit à faire chalouper tout l'album ; quand on pense que ce type fut recruté au sein du Clash pour ça belle gueule et fit les premiers concerts avec du scotch sur les cases du manche de son instrument pour savoir où mettre les doigts, on se dit qu'aujourd'hui peut de dégueuleurs de manche techniquement accomplis seraient capables de jouer les lignes que sa basse tisse avec groove et agilité.
Simonon est un génie , Simonon à la classe, Simonon est un tueur, et j'arrête là ma déclaration d'amour , revenons en à nos moutons .
Simon Tong , pourtant loin du génie chez les gros lourdauds de The Verve, se montre ici sous sont meilleur jour , habillant l'album de ses guitares fantomatiques ( "Soldier's Tale" ) et autres arpèges cradingues ( "History Song" ) qui font découvrir une finesse de jeu dont qu'on ne lui soupçonnait pas .
La batterie de Tony Allen est extrêmement discrète (et n'est d'ailleurs pas présente sur tous les titres ) , et c'est là toute sa force. Pas de poum-poum tchac de base et de break qui casse tout, juste ce qu'il faut de saupoudrage rythmique bien senti et d'accentuation racée ( "Three Changes" ). A 66 balais , le papy nigérian fait preuve d'une terrible lucidité musicale.

Seul petit point noir du tableau, si les mélodies vocales d'Albarn sont toujours aussi entêtantes, sa voix quand à elle est globalement moins bien placée et flirt parfois avec une justesse douteuse. On s'y fait, ça fait partie du charme, mais les oreilles pointilleuses auront un peu de mal.
En clair , un album majestueux, traversé de milles influences, et qui tire le meilleur de chacun des artistes, réunis, on le sent, pour une véritable collaboration.

N'écoutez pas les mauvaises langues , et il y en aura, qui crieront à la déception. Car si The Good, the Bad and the Queen n'a rien ne révolutionnaire, il n'en demeure pas moins une oeuvre habitée, créative et réellement belle et qui frise le chef d'oeuvre.

mercredi 24 janvier 2007

Nouveau JukeBox

L'album de Nicole Willis m'a donné envie de vous concocter une playlist soul... à écouter comme d'hab sur Monjukeboxamoi.

De Detroit à Helsinki

NICOLE WILLIS AND THE SOUL INVESTIGATORS "KEEP REACHIN'UP"

Y'a bien longtemps que je ne m'arrête plus au rayon soul/r'n'b de mon disquaire et encore moins à celui de cette chère Fédération National pour l'Achat des Cadres.
Y'a bien longtemps, quelques minutes d'Mtv suffisent pour s'en rendre compte, que je sais que ce qui fut une musique foutrement créative se résume aujourd'hui au concours des paroles les plus plates et à savoir si dans son prochain clip Usher arrivera à bouger la fesse gauche sans toucher la droite .
Seulement voilà , en voyant la pochette de cette galette , je me dis " tiens ça a l'air old school, c'est peut-être une vieille réed d'un disque que j'ai pas ", je pose le casque sur mes oreilles et là les surprises commencent .

Première écoute, pas de doute, il s'agit bien d'un vieux bijou de chez Motown , ça sonne vintage, ça groove à bloc sans économie de moyens ( cuivres , cordes et choeurs ), bref c'est du rythm 'n blues grand cru. "Comment j'ai pu passer à côté de ça si longtemps et jamais en entendre ,ne serait-ce que parler de cette Nicole ?" me dis-je en cherchant la date d'édition... 2006, je le crois pas ! Voilà une date qui tout d'abord me rassure sur la vastitude de ma connaissance encyclopédique de la musique, et surtout une date de sortie, qui, vue la qualité du disque, redonne foi en la musique noire américaine.

Continuant l'écoute, où je découvre titre après titre les diverses facettes de la soul de cette Nicole ( d'un "Feeling Free" façon Isaac Hayes au terriblement funki "Keep Reachin Up", des petits airs de Supremes aux grands héritages de Curtis Mayfield et Marvin Gaye ) , j 'ouvre le livret , m'attendant à voir en plus de la jolie diva black à la voix de velours de la pochette , son armada de frérots baraqués en costard en guise de backing band, voire même quelques noms du jazz d'aujourd'hui venus se détendre un peu ... que neni , avec des noms comme ça qui alignent les trémas, les voyelles et qui finissent en "en" pas de doute c'est des finlandais !

A ce stade de la surprise il est bon de récapituler. Je suis donc fier de vous présenter cher(e) lecteur(euse) un très bon album de soul comme on n'en fait plus réalisé par des finnois. Veuillez s'il vous plaît taire de suite ce fou rire hystérique, car au-delà de cette étiquette farfelue, je vous garanti que l'on tient là le meilleur album de Motown depuis que Motown est mort.

mardi 23 janvier 2007

Aaaaaaaaaaaaah ça va mal !

JAY-JAY JOHANSON "THE LONG TERM PHYSICAL EFFECTS ARE NOT YET KNOWN"

On avait laissé Jay-Jay il y a quelques temps , à l'époque ou il avait eu la très mauvaise idée de se prendre pour un hybride de Klaus Nomi et Ziggy Stardust, et de tenter de passer pour une diva des dancefloors sur le désastreux "Antenna". Echaudés, on avait pas non plus été rassérénés par le fadasse "Rush" , et en toute franchise, personnellement j'avais fait une croix sur le bonhomme .
Mais voilà la bonne nouvelle : fini les overdoses d'ecsta au Queen et les sauteries chez Michou, Jay-Jay va de nouveau mal et si c'est tant pis pour lui, c'est tant mieux pour nos oreilles !
Retour donc du crooner à la voix d'ange, pour un album splendide dans la veine de ces trois premiers opus ( "Whiskey", "Tatoo", et "Poison" ).

Et bien sûr , quand on revient à ces premières amours, il est hors de question de se manger un râteau.
De ce côté là , pas de danger , on retrouve la patte musicale du suédois, oscillant entre trip hop façon Bristol , nappes de cordes et claviers à la Bernard Hermann ou John Barry, parfum Gainsbourien, et enfin cette voix , cette voix de dandy haut perchée, qui pourrait rappeler Sinatra s'il avait fait partie d'un choeur d'enfant, ou les premières chanteuses de jazz si elles en avaient eu .

Mais , quand on veut reconquérir la bien-aimée qu'on avait laissée pour aller s'encanailler avec un Dj des Bains Douches, hors de question de lui rejouer les même petits tours qui avaient pourtant marché jadis. Certes la sortie d'un album de M.Johanson aussi magique que les premiers, aurait suffit à notre bonheur ( enfin au mien en tous cas ! ), mais on va quand même pas cracher sur un peu de nouveauté.
C'était suggéré par la pochette ( qui singe la posture de Bill Evans sur "Sunday at the Village Vanguard" ), mais il plane sur cet album un petit parfum de jazz , au sens noble du terme, tant dans les harmonies que dans les rythmiques, ce qui nous vaut d'ailleurs un splendide "As good as it gets".

Évitant donc ces deux écueils du vieux beau qui voudrait de nouveau se la raconter, Jay-Jay nous sort donc un petit diamant, noir de spleen jusqu'au fond des textes ("Coffin" et l'obsédant "Time will tell me " ) et brillant tant par l'interprétation que l'écriture.

On ne rate pas un si belle occasion de déprimer .

samedi 20 janvier 2007

Whoo whoo whoo

THE FRATELLIS "COSTELLO MUSIC"

Les fausse frateries ont toujours bien marché en matière de rock en général, des plus vieilles ( Ramones ) au plus récentes ( White Stripes ).
Par contre, revival rock oblige, une foultitude de groupes en "the" ont débarqué ces dernières années pour le meilleur ( The Coral, The Kooks... ) et pour le pire ( The Killers, The U2 ah non y'a pas de the ... ), ce qui nous donne donc une bonne raison de nous méfier comme de Sarko des nouveaux venus répondant au deux critères.

Heureusement cette fois , le cru est bon, voire même terrible. Les trois faux frères véritablement écossais des Fratellis tapent vraiment très fort pour un premier album.
De quoi il est question me direz-vous. Et bien assurément pas de donbolo burkinabé, mais bien de rock 'n roll , du vrai , comme le Royaume Uni ne nous en avait pas balancé depuis les Libertines ou presque.
Si les Fratellis ne changent donc pas une recette qui marche , ils ont le talent de choisir les meilleurs ingrédients .

Déjà , et il faut le souligner parce que ça se fait de plus en plus rare, ça joue , et ça joue grave, les frérots démontrant vraiment un cohésion impressionante, qui n'est pas sans rappeler les performances de Supergrass sur "In it for the money" ( album cultissime que vous allez courir écouter si ce n'est déjà fait bande d'ignares ! ), mais qu'il faudra bien sûr aller vérifier en live .

Pour ce qui est des morceaux en eux-même, Jon Fratelli ( tête pensante de la bande ) est un malin.
Comme souvent , il convoque les vieilles influences pour leur mettre un bon vieux coup de botox, de T.Rex sur "Henrietta" qui ouvre l'album à cent à l'heure, aux Beatles sur "Whistle for the Choir" en passant par Bowie, et démontre surtout un sens du riff et des ruptures rythmiques redoutable, laissant constamment planer la surprise sur des titres qui ne sombrent du coup jamais dans la banalité.
Les mélodies sont assez bien foutues, et surtout , on savourera le retour en grâce des refrains "singalong" à base de shalala et de whoo whoo qui feront probablement la joie des cordes vocales avinées de vos potes en fin de soirée, et il faut bien avouer que ça fait partie du plaisir.

Côté textes , on ne s'attend pas à Spinoza et on a bien raison , mais le détail qui tue et place du coup les trois écossais en tête de peloton, est le soupçon d'humour second degré qui soupoudre ces histoires de fesses ("Got ma nuts from a hippie" ) et autres portraits de paumés ("Vince the loveable stoner" ).

Au final , une galette qui aligne des titres pêchus et bien ficelés , et qui ressemble un peu au pin-ups de sa pochette : on sait que ce ne sont pas les nanas les plus raffinées , mais on ne peut pas s'empêcher de les trouver bonnes ( si vous êtes une fille , veuillez oublier ce dernier commentaire machisant merci ! ) .

mercredi 17 janvier 2007

En attendant mieux...

Voilà , après moult arrachage de cheveux et recherches sur internet , j'ai enfin trouvé un moyen de vous faire écouter deux trois choses sur ce blog, sans avoir à me prendre le chou avec du charabia d'informaticien. Avoir une playlist venant de ma propre discothèque eût été idéal, mais c'est visiblement la croix et la bannière...

Donc, en attendant que quelqu'un d'éclairé puisse me donner un tuyau sur le sujet, voici de quoi patienter ici.
Certes, 45 titres c'est un peu long ( mais je ne peux pas faire autrement ) , alors libre à vous de vous la mettre en musique de fond ou bien d'en écouter des extraits.
L'utilisation est enfantine , il vous suffit de cliquer sur play puis de cliquer sur la droite de la fenêtre où apparaissent les pochettes pour passer au morceau suivant.

Je mettrai bien sûr tout ça à jour régulièrement !

mardi 16 janvier 2007

J'ai dû rater un truc.

TTC "3615 TTC"

Bon autant le dire tout de suite, je n'ai pas acheté cet album, et ce qui va suivre n'est écrit qu'après une écoute succinte des titres sur le myspace du groupe ( voir le lien .. ) et ailleurs sur le web .

Mais bon, je suis déception, je suis incompréhension , je suis colère !! Bah oui , TTC , ça fait un bail que tout le monde en parle, une paye que je me dis qu'il faudrait que j'y jette une oreille puisque toute la presse spécialisée nous bassine avec ces soi-disant iconoclastes formant la soi-disant relève du hip-hop français...bah elle est belle tiens !

Ok, les gugus ont pas l'air de se prendre au sérieux ( et heureusement d'ailleurs, sinon y'a de quoi avoir peur ! ) et ça c'est plutôt frais dans un genre musical gangrené par des blaireaux qui mesurent leur envergure au nombre de pétasses en string dans leurs clips.

Mais quand même, là faut arrêter de se foutre du mélomane moyen. Ils sortent d'où ces instrus pourri façon Pet Shop Boys ? Qu'on ait un goût pour l'électro des années 80 je peux comprendre, mais pas au point de faire des morceaux avec trois doigts sur le synthé et deux autres sur le TR-808 ( boîte à rythme de chez Roland bande d'incultes !! ) , la deuxième main servant sûrement à se boucher une oreille, ou à se curer le nez, allez savoir.
Déjà que l'intérêt purement musical du hip hop est en général limité, mais alors là , on touche vraiment le fond.

Allez, on va dire que le flow et les textes rattrappent tout ça .... et bah ..... même pas . Le flow des gugus façon dilettante me hérisse le poil , quand il ne m'insupporte pas carrément. Qu'on veuille éviter les clichés du genre pourquoi pas, mais quand ça groove comme un sac à patate
je dis clairement non. Quant aux textes, oscillant entre refrains débiles pour dancefloor et rédaction de CM2, on peut dire que ça vole haut ( écoutez "Frotte ton cul par terre" c'est affligeant... ).

Un album qui à la rigueur passe encore en soirée à quatre grammes d'alcoolémie, mais qui ne mérite que de figurer sur les compils tuning .

Qu'on ne me parle plus de TTC, ça c'est fait .

lundi 15 janvier 2007

Carpates et Mariachis

BEIRUT "GULAG ORKESTAR"

Aux âmes bien nées la valeur n'attend pas le nombre des années, comme disent les vieux. S'il est vrai que l'adage ne se vérifie pas avec Jordi et Priscilla , il va comme un gant à Zach Condon, tête pensante et homme orchestre de Beirut.

Pourtant sur le papier , y'a de quoi se poser des questions ou se demander si on ne se fout pas un peu de notre gueule (pardonnez-moi l'expression ).Imaginez , un gamin de vingt piges, trompettiste né au Nouveau Mexique, affublé d'un nom de scène tiré d'une ville du Proche-Orient mal orthographié et qui fait de la musique fortement empreinte de tradition des balkans. Y'a de quoi rigoler doucement quand même. J'en suis même retourner ouvrir mon atlas pour vérifier que New Mexico n'était pas un bled de la banlieue de Prague....

Une fois de plus, au placard les éternelles guitares, basse et batterie, ici c'est la fête de l'instrument accoustique, avec trompette, tuba, ukulele ( sans déconner ! ) , mandoline, orgue à soufflet...Un joyeux bordel donc qui ne vous sera pas totalement étranger si vous avez déjà regardé un Kusturica ou écouté Goran Bregovic.
Néanmoins, ce qui prouve qu'il y a un reste de logique dans ce bas monde, là où les indigènes des pays de l'est dopés au tord-boyaux du coin utilisent leur fanfare sur des tempi ( plusieurs bons tempos s'appellent des bons tempi... quel humour n'est-ce pas ? ) de formule 1 comme musique de fond pour une bonne vieille biture au mariage de leur bled , Beirut, fort de sa culture d'homme de l'ouest, ralentit considérablement l'allure et compose des morceaux plus modérés, lents et chaloupés, teints d'une d'une grande sensibilité .

Et c'est bien là qu'on se rend comte qu'on est bien façe à un album de pop, car si tout depuis les couleurs harmoniques jusqu'au style de jeu des cuivres porte indéniablement la marque balkanique, le côté rythmique et syncopé disparait presque sous des mélodies aériennes et le foisonnement des contrechants ( oulah comme c'est poétique tout ça ).

Une confusion de genres parfaite et parfaitement intéressante, porté par la voix , ou plutôt les voix, de Zach qui, en prime d'être multi-instrumentiste et habile compositeur, n'a pas oublié de savoir se servir de ses cordes vocales.

Un bel album donc, tout en finesse, qui montre bien que les étiquettes de genre n'ont aucun sens, et que tous les mélanges sont permis quand ils sont sincères et cohérents .

dimanche 14 janvier 2007

Comme c'est bon de se perdre !

JOANNA NEWSOM "YS"

Et non , cette jolie petit image n'est pas l'illustration du dernier dépliant de visite de Chambort. Ce n'est pas non plus une reproduction de la tâpisserie du XIIe qui ornait la cheminée du château de mes aieux, représentant l'arrière arrière grand-mère de mon arrière arrière grand-mère dans la fleur de l'âge, mais bien la pochette de l'album de la harpiste de Joanna Newson. Faut l'admettre, ça donne pas franchement envie , on s'attend à subir une bande originale pour un spectacle du Puy du Fou.
Ouvrons donc rapidement le disque et cachons la pochette au goût douteux.
Autant le dire de suite, moi et et la harpe on ne s'entend pas très bien , voire même je préférerai ne pas l'entendre du tout les trois quart du temps. A part pour illustrer les fontaines dans la musique classique romantique ou pour servir de tancarville dans une buanderie, j'ai jamais vraiment compris l'intérêt de cet instrument. Ajoutons à ça que dix minutes de harpe c'est trois étapes du tour de France ( 7 pédales sur l'instrument !! )... ça donne pas envie.
De plus passé cet a priori premier , on se dit que la musique populaire au sens large du terme mariée à une instrumentation savante nous a donné les plus grands bonheurs ( Scott Walker, The Divine Comedy ... ) comme les plus grosses gerbes ( Deep Purple, Metallica .... ).

Trève de préambule , enfournons la galette d'une main tremblante dans le mange disque.

Joanna Newsom, présentons là car ce n'est pas Robbie Williams, a pendant longtemps servi dans l'ombre du chanteur hippie/folk Devandra Banhart entre autres, et sors cette fois du bois pour un deuxième essai solo.

Ni guitares ni batterie à l'horizon, une section de cordes, quelques vents et madame la lavandière, sa voix et son outil de séchage.
Force est de reconnaitre que le charme de cet album opère tout de suite. L'orchestration est limpide, et souligne de manière très élégante les parties de harpe qui pour une fois ne sombre pas dans le poncif. Le tout sonne comme un grand kaléidoscope de timbres et de sons vraiment original.
Le moins que l'on puisse dire c'est que la voix de Joanna Newsom est assez insaisissable. Rappelant à la fois Kate Bush, Björk et Macy Gray ( si cette dernière n'avait pas abusé des anabolisants ) , elle est en même temps grinçante, nasillarde, claire, et expressive. Pensée comme un instrument à part entière elle se fond ainsi dans l'orchestre de manière homogène sans nécessairement assumer de mélodie particulière.

Comme si tout ça ne suffisait pas à chambouler les repères de l'auditeur, les morceaux, affranchis du sempiternel format couplet/refrain s'étendent au minimum sur sept à huit minutes , sans jamais lasser ni se répéter. Une prouesse impressionnante de maîtrise musicale ainsi qu'un splendide et jouissif bras d'honneur à la loi actuelle : "2 accords 2 couplets 2 minutes"!

Alors oui , mesdames et messieurs les drogués du mp3 , pour pleinement apprécier cet album qui mérite réellement le voyage et pas seulement le détour, il va falloir revoir vos habitudes et arrêtez d'utiliser vos disques comme musique d'attente dans les bouchons ou comme passe temps en allant au boulot. Vous allez devoir faire un petit effort , vous sentir un peu perdu, et surtout écouter, mais après tout la musique c'est fait pour ça .

samedi 13 janvier 2007

Fallait y être ou être resté chez soi !

Histoire de continuer à digérer la dinde, un petit aperçu des bons et mauvais concerts 2006 ( auxquels j'ai assisté bien sûr, faute de compte bancaire illimité, de clonage ou de don d'ubiquité ! )

FALLAIT ETRE DANS LA FOSSE :

BROKEN SOCIAL SCENE - Rock en Seine - Une vraie démonstration de charisme par cette bande de fous furieux canadiens , quinze zicos sur scène, un son génial, et des morceaux tarabiscotés qui ont vraiment franchi un cap en live ... concert pluvieux concert heureux ( facile je sais ! ).

BELLE AND SEBASTIAN - Bataclan - Grande fête de la pop à Paris, une groupe en pleine forme qui passe en revue tout son répertoire en deux heures de concert magistrales. La dégaine emmaüs n'a jamais été aussi classe !

EELS - La Cigale - La grosse baffe , on s'attendait à un show intimiste en droite ligne du live sorti sur disque sortie au printemps et Mark Everett prends tout le monde à contre pied avec des versions Surf/Punk furieuses avec une petite mise en scène sympa. Son cradingue mais adéquat, on a regretté les bouchons d'oreille mais quel pied !

KATERINE - Eurockéennes - Je n'avais pas vraiment accroché au dernier album , mais sur scène avec les ex-Little rabbits en backing band , Katerine a dynamité la scène B des Eurocks. L'occasion de découvrir qu'en version rock , ses chansons tiennent vraiment la route et ne sont pas qu'un bricolage foutraque et parfois lassant. On en a oublié que la France jouait le Brésil en coupe du monde.

MOGWAI - Eurockéennes - Une leçon tout simplement. Des crampes à la machoire d'être resté bouche bée pendant une heure , des vibrations plein le corps à force de puissance sonore... Pas de fioritures, pas de causeries inutiles avec la foule , du son du son et du son ... j'en ai les poils rien que d'y repenser.

MORRISSEY - Rock en Seine - Quinze longues années que j'attendais ça... Le concert des Eurocks était déjà pas mal , mais j'avais trouvé le bonhomme un peu méprisant et regretté quelques versions molles du genou . On oublie tout ça à Rock en Seine, Moz inonde la scène de sa présence et chante mieux que jamais, et le groupe derrière parvient enfin a tenir la distance pendant tout le set. Un mythe vivant à cinq mètres de soi ça n'arrive pas tous les jours !

FALLAIT RESTER AU LIT :

MUSE - Eurockéennes - J'aimais Muse à l'époque de Showbiz mais là c'est plus possible , entre un show gorgé d'une mise en scène digne des peplums de seconde zone et un son tout pourri, on découvre des nouveaux titres dignes du thrash metal allemand des années 80 et on enrage de les voir ruiner leur vieux titres.

YEAH YEAH YEAHS - Elysée Montmartre - Pas vraiment un mauvais concert loin de là , mais une heure chrono en main y'a un peu d'abus quand même.

THE RACONTEURS - Rock En Seine - Un groupe aussi pathétique que prétentieux , j'avais pourtant aimé l'album , mais là ça tourne au vinaigre. Jack White en rajoute quinze tonne dans le déboulage de manche sans inspiration, les chansons sont d'une lourdeur pachydemrique , et les trois autres membres du groupe ( Brendan Benson n'est pourtant pas un mauvais bougre ) se fond mousser comme si c'était leur jour de gloire . Y'a pas à dire ils se la racontent ( facile encore j'avoue! ).

TOOL - Zénith de Paris - Bon là encore pas vraiment un désastre mais un gros, un très gros problème : l'ingé son ne devait avoir laissé ses oreilles à la maison .... un son quasi insupportable , brouillon et qui gâche toute la prestation d'un groupe pourtant hors du commun.

vendredi 12 janvier 2007

Miss Galette 2006

Voilà , la tradition l'exige, et même s'il est un peu tard allons-y pour la liste de mes disques préférés de 2006. Je jette tout en vrac et ce listing n'est pas exhaustif. A vous de faire le tri , on va quand même pas aller jusqu'à faire un classement comme au concours de cri de cochon de La Loupe.

- CAT POWER "The Greatest" : un suberbe album de folk hanté par les fantômes des vieux briscards ricains du genre, qui n'est pas avare (même en cassette ... ok vaseuse numéro 1 officiellement publiée ) de clin d'oeil sans jamais tomber dans le cliché, et en prime la voix chaude de Chan Marshall qui plane sur le tout.

- TOOL "10 000 Days" : Pour ceux qui croient que le métal ne s'adresse qu'à des attardés mentaux chevelus alcooliques incultes ou prépubères, une réponse magistrale, puissante et envoûtante. Techniquement et artistiquement impressionnant, on se dit après chaque album de Tool que le suivant sera forcément une déception ... heureusement on peut encore attendre!

- JARVIS COCKER "Jarvis" : Premier album réussi de l'ex-chanteur de Pulp, une voix à dégouter tous les crooners de la planète et un sens du pop-song imparable. Oui ça sent un peu Pulp de temps en temps et alors ?

- HERMAN DÜNE "Giant" : Le genre d'album qu'on trouve gentil à la première écoute et qu'on ne lâche plus dès la deuxième. Un peu moins "fait maison" que les précédents , plus pop et moins folk, et qui contient surtout des chansons des vraies, simples et charmantes , qui vous donnent envie d'aller boire une mousse avec ces trois barbus pour leur dire que vous aussi vous avez vécu des trucs comme eux , des morceaux qu'on aurait pu écrire si on avait un tant soit peu la classe.... un vrai bijou.

- THE KOOKS "Inside in / Inside out": Un pur disque de brit-pop par des gamins qui ont bien digéré leurs classiques ( The Clash et The Auteurs notamment ) et écouté leurs grands frères ( Blur ). Des morceaux accrocheurs, une production aux petits oignons ( rien que le basse / batterie est impressionnant de crasse et de présence ). Un vrai album de pop intelligente qui renvoie largement les singes de l'arctique d'où ils viennent !

- MOGWAI "Mr Beast" : Une vraie révélation perso, un groupe inspiré qui nous pond un album quasi instrumental ( comme les précédents d'ailleurs ) allant du chuchotement au mur du son , un rock progressif inventif et bruitiste sans jamais tomber dans la cacophonie . Un vrai coup de maître.

- LILY ALLEN "Alright still" : Enfin un vrai album de r'n'b populaire au sens large du terme qui ne soit pas abêtissant et inécoutable à force de grosses ficelles tire-thune ! Oscillant entre hip hop et reggae , l'album fait autant penser aux Special et autres Madness qu'à Miss Dynamite et The Streets, les textes sont vraiment drôles et irrévérencieux ( ça change des "baby I love you" ou "I'll be your slave on the washmachine tonight" des récidivistes de la grossesse soi-disant reines du genre ), et en prime pas de prouesses vocales beuglardes de chanteuse à voix à l'horizon. Un petit rayon de soleil dans l'industrie du disque !

jeudi 11 janvier 2007

Y'a pas de justice !

THE LEMONHEADS "THE LEMONHEADS" (Indie-rock )
Pour le commun des mortels, c'est du genre : Foo Fighters , Nada Surf ...


Tiens pour bien commencer , allons-y franchement et parlons d'un groupe méconnu chez nous et injustement sous estimé ailleurs.

The Lemonheads n'est en fait pas vraiment un groupe mais plutôt le projet d'Evan Dando ( texte / musique / chant / guitare / vaisselle ménage un mars et 10 € ) accompagné de différents bassistes et batteurs, qui ont changé plus souvent que Pete Doherty de cellule.

Ca faisait un bon moment qu'on entendait plus parler du bonhomme ( voire on en avait jamais entendu parlé au pays du camembert ) le revoilà donc, et en pleine forme.

Qu'on se mette d'accord de suite , The Lemonheads , ça n'a jamais été une révolution musicale, rien d'autre que du bon vieux rock pop indé américain , mais alors super bien goupillé.
Car oui môssieu Dando est un sacré songwriter, et il le prouve une nouvelle fois , à grand coup de mélodies accrocheuses, et de refrains super catchy ("Steve's boy" et "Poughkeepsie" mais je pourrai citer tout l'album ). Les morceaux sont courts et efficaces, sans temps mort,et on retrouve avec bonheur cette petite teinte oscillant toujours entre énergie et nostalgie qui est la marque de fabrique de Dando. Le groupe sonne vraiment bien et la voix d'Evan Dando est égale à elle-même chaude et jamais braillarde.

Certes , certains trouveront que tout ça sent un peu le rock de college américain, que tout ça est un peu futile et sans profondeur. Alors oui , les textes c'est pas du Brecht et les arrangements ne casse pas trois pattes à un canard. Mais p***** que c'est rafraichissant , et qu'est-ce que ça met la pêche !

Un bon petit album pour commencer l'année sur les chapeaux de roues. Quand on pense que ce groupe a dû rester dans l'ombre d'un nevrosé crado braillant "Come as you are" et voir des surfers franco-américains devenir "Popular" , on se dit que le monde est mal fait.


Jamais trop tard pour bien faire !

Il y a longtemps , très longtemps dans une galaxie lointaine qui s'appelait le lycée, je faisais partie de la rédac d'un journal ( avec d'autres intellos boutonneux et grassouillets mauvais en sport et en nanas comme vous vous en doutez ! ) et je me faisais plaisir chaque mois à rédiger une petite chronique de disques.

Mais j'ai bien fini par avoir mon bac et hop au revoir la chronique ( et les boutons ... pour les nanas et le sport il m'a fallu plus de temps ! ).

L'idée de relancer cette Rubrikabac version 1.0 vient donc de prendre forme sous vos yeux ébahis ( j'en suis sûr ).

Pourquoi ? Oh, pour diverses raisons , pour les potes que je ne vois plus aussi souvent et qui aimeraient bien se tenir au courant et sélectionner leurs écoutes ou encore planifier le futur pillage de ma discothèque ( hein Anti ! ) , pour alimenter les débats furieux que j'ai régulièrement avec diverses personnes me traitant d'élitiste musical , ou même pour faire taire une bonne fois pour toute ceux qui me disent toujours " mais où tu vas les pêcher ces groupes là ? " ( ceux-là sauront désormais où venir voir ! ), et tout simplement pour le plaisir !

Alors voilà , vous l'aurez compris ce blog est aussi musical que subjectif, donc n'hésitez pas à y laisser vos suggestions et réactions, je me ferai un plaisir de m'en foutre euh...... non d'y répondre !