En roue libre
QUEENS OF THE STONE AGE "ERA VULGARIS"
En 4 albums et un live, la bande du géant rouquemoute Josh Homme c'est définitivement imposée comme l'un des groupes de rock les plus vigoureux et les plus originaux qu'on ait connu depuis un bon moment. Après un splendide "Lullabies to Paralyse" il y a deux ans suivi d'un dvd live très réussi, revoici donc Queens of the stone age ( qotsa pour les intimes ou les connaisseurs ) avec "Era Vulgaris" sur lequel, évidemment , je me rue dès sa sortie lundi dernier, en me disant que la planète rock va encore se ramasser une secousse digne de ce nom.
L'heure de la fessée est arrivée, j'ouvre le mange-disque, pousse le volume, me cale dans mon fauteuil et c'est parti.
De prime abord, ce qotsa marque un retour au sources, au style et au son des premiers albums. Les overdrive vintage ont laissé la place à de méchante distos furibardes, et le rock down tempo bluesy s'est fait descendre de scène par un un rock n' roll tout feu tout flamme incisif et méchant. Côté écriture, on retrouve la patte Homme, harmonies dissonantes, rythmiques entêtantes martelées jusqu'à l'épuisement, voix perdues entre croonage old school et falsetto bien senti, sens indéniable du riff assassin, le tout accompagné d'une production irréprochable, d'un son énorme et très live, léché et crade à la fois. Bref à la première écoute, cet "Era Vulgaris" donne parfaitement le change.
Le problème c'est qu'on achète pas un album pour se le carrer entre les esgourdes qu'une seule et unique fois, et force est de reconnaître qu'à le deuxième et aux suivantes ce qotsa révèle petit à petit son talon d'Achile.
Le premier symptôme se cache dans le tracklisting lui-même. En effet, même si les versions proposées sont nickel, Era Vulgaris comporte deux titres " I wanna make it wit chu" et "The fun machine took a shit and died" déjà présents sur les Desert Sessions et sur le live "Over the years and through the woods". Franchement, au prix du disque, se retrouver avec seulement dix nouveautés sur douze c'est un peu abusé. Certes, "Lullabies to paralyse" avait lui aussi son titre repris des Desert Sessions, mais dans une mouture bien différente. Là globalement on nous refourgue du réchauffé, et quand on connaît le talent de Josh Homme on se dit que pépère ne se foule pas.
Ca y est le mot est lancé, en fait voilà le souci d'Era Vulgaris. Ce n'est pas , loin de là, un mauvais album, certains groupes vendraient leur âme et le reste au diable pour sortir un album au moins un quart de fois aussi bon que celui-ci, mais c'est un album qui sent le métier, la roue libre, la flemme. Ceux qui découvriront Qotsa n'y verront certes que du feu, mais les habitués eux ne pourront que remarquer le poil dans la main qui pousse au fil de ce dernier opus. Outre les deux morceaux déjà édités et cités plus haut, les trois quart des autres semblent réutiliser des recettes toutes prêtes ( "Sick Sick Sick" reprend le filon " Feel good hit summmer"... ) où avoir été pliés en deux temps trois mouvements.
Alors certes difficile de résister à l'efficacité de "Turning on the Screw" ou "3's and 7's" ou au charme sombre de "Suture up your future" ( assurément le trio de tête de de cet album ), mais quand même, l'ensemble dégage l'impression d'une complil de faces B, ou d'un disque petit bras.
Tant que la concurrence restera dans l'état où elle est , Qotsa continuera à tenir le haut du pavé même avec un album en demie teinte.
Par contre, à force d'avoir fait dans la grande, grande classe ( lecteur (euse) si tu ne possèdes pas "Songs for the Deaf" et "Lullabies to Paralyse" tu ne connais strictement rien à la vie ), Josh Homme a créer une exigence de qualité chez ses afficionados qu'il ferait bien de respecter.
2 commentaires:
Me fait tout de même vachement moins vibrer que les précédents...
Mais bon, c'est quand même du bonheur......
Bah c'esr une peu vrai ouais , ça sent le disque fait par dessus la jambe et ça supporte pas vraiment la comparaison avec les précédents ... mais ça reste quand largement au dessus du lot.
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