jeudi 29 mars 2007

Furieuse nostalgie



NO ONE IS INNOCENT "GASOLINE"

Y'a des groupes comme ça dont on arrive pas à se séparer. Des groupes avec lesquels ont a grandi, qui sont un peu la bande son de certaines de nos années. Pour moi , No one is innocent est de ceux-là. Deux albums explosifs en 1994 et 1997, puis sabordage suivi d'un silence radio de sept longues années, avant un retour en demie teinte avec "Révolution.com", voilà l'histoire de ce groupe intègre, furieux et engagé comme le rock français n'en a que trop peu connu.

Certes ce dernier opus n'était pas totalement convaincant, trop mature peut-être ou même trop sage, mal produit, bref indigne du grand retour que l'on attendait, mais si frais et si revigorant , qu'on s'était fait une raison. Les prestations live nous avaient largement rassuré, à l'image de cette Cigale en 2005, où au milieu d'un pit sans merci, tous, cadres supérieur en costards, ingénieurs, bref nouveaux petits adultes , nous avions de nouveau eu 14 ans l'espace de deux petites heures en se prenant un véritable tarte.

La question est donc de savoir si ce "Gasoline" se fera l'écho de l'énergie rageuse du No one live, ou s'il nous souffrira des petits travers du dernier essai studio.

Disons pour résumer , ( au cas où toi, feigansse de lecteur(euse), ne daignerais pas lire cette chronique jusqu'au bout ) que "Gasoline" est définitivement le meilleur album de No one depuis ..... le dernier, plus brut, plus engagé que jamais, mais encore loin de la rebellion radicale des premiers jours.

Le son est nettement plus costaud, les guitares ont retourvé le devant de la scène, la production générale est nettement meilleure, offrant donc un résultat assez pêchu et groovy. Kemar est fidèle à lui-même, à mi-chemin entre hip hop et chant, et les nouveaux membres du line-up s'en tirent bien , à l'exception peut-être d'un gratteux à peine assez noisy à mon goût.

Côté morceaux, là aussi, l'amélioration est très très sensible. "Liar" annonce clairement la couleur, on est pas là pour rigoler ni pour le match nul , "Gasoline" continue sur la lancée malgré un thème arabisant un peu téléphoné, et "Les mêmes idées, la même erreur" est carrément digne des brûlot de jadis.

Les textes sont toujours aussi bons, peignant un tableau acerbe de la France d'aujourd'hui avec les futures élections en ligne de mire . Malheureusement les compos ne sont pas toujours à la hauteur, les symptômes de "Révolution.com" n'ont pas encore tous disparu. Nous revoilà donc avec une ballade inconsistante ( "L'Amour de la haine" ) malgré un p**** de texte sur Sarko, et des embardées vers un rock franchouillard vraiment indigeste "La peur" en étant le pire représentant ( et dire que c'est le single .... ).

Alors voilà , y'a des jours ou faut savoir prendre partie. Perso, allons-y, je vote pour cette album. Parce qu'on peu t pardonner les errances d'un groupe avec lequel on a grandi, parce que Kemar reste le porte-parole de toute une génération, parce que "Gasoline" vaut cent fois toutes les dernières productions du rock français, et parce qu'en octobre prochain dans le pit de la Cigale , j'aurai encore droit à une cure de jouvence à grand coups de titres imparables.

dimanche 25 mars 2007

Le feu sans l'artifice



NEIL YOUNG "LIVE AT MASSEY HALL"

Faut-il encore présenté Neil young ? Est-il encore nécessaire de louer The Loner , qui au sein de Buffalo Springfield, de Crosby Still Nash and Young ou tout seul sur son Crazy Horse s'est imposé comme un artiste unique, intègre et incontournable de la musique populaire moderne ? Oui, lecteur(euse) Neil Young , c'est bien cette grande gigue aussi canadienne que sa chemise dont la carrière oscille depuis ses débuts entre folk acoustique et mur du son électrique. Et quand bande de nouilles, on a jamais mis entre ses esgourdes les chef d'oeuvre que sont "Harvest", "After the gold rush" et "On the beach", on a plutôt intérêt à filer se les choper ( en vinyle de préférence ), sous peine de mourir comme le dernier des cons.

Nous retrouvons donc ici Neil Young âgé d'à peine un quart de siècle pour une performance tout seul de chez tout seul, à la maison, au Massey Hall de Toronto.

Certes, ça fout toujours un peu la trouille de voir les maisons de disques dépoussiérer des archives sonores inédites. On flaire toujours plus sur ce genre de coup la bonne odeur du billet vert que l'inspiration éclairée du directeur artistique passionné. Sauf que là, on parle de Neil Young, du seul gugus qui n'aurait jamais lâché un carreau de sa chemise ou un brin d'herbe de son ranch au music-buisness.

Encore une fois n'y allons pas par quatre chemins, cette album est énorme, et ce pour une flopée de raisons, que vous allez vous ramasser en vrac sur le champ.

Tout d'abord, ce live est unique, dans sa forme même, car ça fait quand même bien chaud au coeur de se fader une prestation du grand Young tout seul sur son os ou son piano , pour des versions de titres mythiques réduits à leur plus simple squelette et qui s'offrent à nous dans leur plus simple appareil. L'occasion de découvrir que ses chansons, politiquement engagées ( "Ohio" ) ou plus personnelles ( "Don't let it bring you down", "Helpless"... ) sont des petites merveilles de songwriting, d'émotion rêche, que le jeu de guitare allié à la voix nasillarde et haut perchée du Loner transcendent à eux seul. Nom d'un vieux barbu, j'en ai les poils rien que d'en parler.

Ensuite parce qu'historiquement cette performance est diablement intéressante. Située en 71, ce concert propose certes de superbes versions de morceaux déjà parus, mais contient aussi les esquisses du futur coup de maître,"Harvest", qui sortira l'année suivante. Ainsi on trouve excusez du peu des versions plus ou moins avancées de "Old Man", "A man needs a maid" ( enchaîné sur "Heart of Gold" comme si les deux morceaux ne devaient au départ faire qu'un ) , "The needle and the damage done", qui permettent d'entrevoir le cheminement artistique de Neil Young. Et quand Maitre Young laisse apparaître les coulisses de son oeuvre, ce n'est pas juste intéressant, c'est tout bonnement inespéré.

Enfin , moi , quand on me dit "archive" , je tremble toujours à l'idée de me retrouver avec un enregistrement façon pointe du Raz par grand vent , réalisé par Mike, éboueur charcutier à mi-temps, tombé là au bon moment avec son dictaphone. Que nenni . La qualité sonore est splendide, et capture bien l'ambiance du concert dans son intégrité, restituant bien les finesses des instruments et de la voix , et ne s'embarrassant pas d'editing foireux pour laisser les quelques mots de Young à son public, bribes de phrases qui permettent de cerné un bonhomme humble et introverti à l'humour pince sans rire.

Seul souci , à force d'écouter ce disque on finit par se dire qu'on est vraiment né une bonne trentaine d'années trop tard, et qu'aujourd'hui on a autant de chance de voir Neil Young en concert que de voter pour un immigré Hongrois au premier tour d'une présidentielle. Heureusement, le concert audio est accompagné d'un dvd qui va bien. Franchement que demander de plus si ce n'est à son index d'appuyer sur replay ?

jeudi 22 mars 2007

Rock n' roll suicide

Les conversations noyées dans le Paddy ont du bon, dans la mesure où j’ai découvert, pas plus tard que mardi soir, qu’elles avaient au moins le mérite de poser les bonnes questions. Ainsi donc, après une dose largement déraisonnable de tord-boyau irlandais, un pote, dont nous tairons la véritable identité et appellerons Nico, s’exclame, alors qu’on discute musique, ( excusez d’avance lecteur (euse) la familiarité des propos rapportés ici ) « Mais putain pourquoi rien ne me fais plus vibrer depuis la mort de Kurt ? ». Non Kurt n’est pas le défunt hamster nain de Nico , mais bien le chanteur refroidi de feu Nirvana ( ça en fait des cadavres dans une phrase ça ! ).

Certes , personnellement j’ai toujours eu du mal à encadrer Nirvana, aversion renforcée plus tard par le culte massif d’un brailleur à côté de ses Converses ayant décidé de tester les propriétés pare-balles de son carafon, sans succès évidemment.
Reste que cette interrogation sonne juste et résonne en moi, tant il est vrai que les derniers disques à m’avoir vraiment touché ont au moins une bonne vingtaine d’années.

Car oui il existe à mon avis trois catégories de galettes, celle, qui sont légion, dont on se contrefout ou que l’on déteste, celles, encore nombreux, que l’on apprécie et réécoute sans cesse avec plaisir, et enfin celles du cercle très select qui vous marquent réellement, dont on ne pourrait se séparer et dont on dit, plus par sens de la formule choc qu’autre chose, qu’ils ont changé votre vie.
Comment se fait-il que cette dernière catégorie n’est plus aujourd’hui que de rares candidats potentiels (le premier qui l’ouvre pour parler de parrainage s’en ramasse une !) ?

Le premier coupable possible est, à mon sens, le marché du disque lui-même et ses médias de diffusion.
En effet, ces dernières années, les productions discographiques se sont multipliées, et à l’inverse d’aller vers une diversification de l’offre, se sont focalisées sur une variet’ mainstream de mauvais goût, visant à laisser un minimum de vide dans le tiroir caisse des majors. Les radios ont suivi, saturant leurs ondes des mêmes refrains abscons et formatés. Plus ou peu d’espace donc pour des groupes au discours décalé, original, et plus de prises de risques des producteurs, ça serait quand même con de risquer son salaire et son bureau dans le 6e par amour de l’art.
Chacun à sa place donc, les groupes indépendants de plus en plus en marge des circuits et accessibles aux seuls aficionados, et la bouse de masse bien étalée 24h/24h sur la moindre parcelle d’espace de diffusion.
Gageons que s’ils devaient se révéler aujourd’hui, des groupes comme les Stones , Nirvana, Pixies et autres Smiths seraient prier d’aller se faire intermitter dans les bars miteux qui conviennent à l’estimation de leur potentiel de vente.
Reste qu’il y a encore un bataillon de groupes et artistes intéressants ( Broken Social Scene, Arcade Fire, Bonnie Prince Billy, Grandaddy etc … ), qui pourraient laisser leur empreinte sur notre époque, mais qui malheureusement sont condamnés par le marché à rester dans l’ombre des vaches à lait et donc du grand public.

Que se lève ensuite le deuxième accusé.
Ces dernières années , c'est d'une évidence flagrante, la créativité de la plupart des artistes est en berne.
Lors de l'éclosion de la musique pop au sens large du terme, comprenez avec l'arrivée du rock au milieu des années 50, tout restait à faire et ce fut donc "facile" de défricher de nouveaux terrains pour des groupes comme les Beatles , les Who, les Beach boys et compagnie. Leur marge de manoeuvre était immense et leur mérite fut de l'exploiter avec intelligence.
Ensuite, la vague Punk puis la New wave, firent table rase des enseignements des ces pionniers devenus fats et embarquer dans une logique intello-avant-gardiste prétentieuse. Leur grande avancée consista donc à détruire les codes vieillissants des générations passées.
A leur tour , les crêteux de tous poils se sabordèrent ou rentrèrent dans le rang, embarquant le monde musical dans la traversée du désert des mid'eighties, où les seules avancées significatives furent l'avènement des musiques électroniques de la house à la techno, et bien sûr du hip hop.
Le soubresaut grunge se contenta quant à lui de remettre les instruments acoustiques au goût du jour, en reprenant, plus ou moins adroitement, les choses là où l'armée des épingles à nourrices les avaient laissées.

Depuis ....... rien ..... ou pas grand chose. Même les disques les plus intéressants de ces dernières années se contentent de revisiter avec réussite des codes vieux d'une décennie au minimum.
Du revival reggae hexagonal , au récent retour du rock, des White Stripes aux Arctic Monkeys, tous se contentent de mixer des influences sans réellement changer la face du monde, alors que parallèlement, la variété, et la musique black ( du r'n'b au hip hop ) sombrent à grande vitesse dans un mercantilisme putassier gerbant.
C'est de ce manque criant de création que provient ce sentiment de n'être plus touché au coeur et aux tripes que rarement, tant il est vrai qu'on ne peut vraiment s'émouvoir d'une musique dont on connait clairement les ficelles.

D'autre part , tous les groupes phares jamais signés se situaient également dans une logique sociale qui joua indéniablement un rôle important dans leur capacité à laisser leur empreinte sur des générations.
Les Who, Beatles, Stones, Kinks, incarnèrent l'éveil de la conscience d'une jeunesse enfermée dans le carcan de l'après guerre, le punk cracha à la figure de ces références un "do it yourself" salvateur et destructeur d'une musique sombrant peu à peu dans l'académisme, la new wave transcrit le dégoût des années Thatcher, le hip hop fit éclater au grand jour le malaise de la communauté afro-américaine, et le grunge se fit l'écho des soucis d'une génération en proie aux doutes de la crise économique.
De nos jours, à l'heure ou la musique est devenue une gigantesque industrie de loisir et de consommation sans effort, peu d'artistes ont désormais la préoccupation de parler à leur public, et se contente de lui fournir sa dose de jolies chansons formatées et doucereuses.

Enfin, et c'est peut-être là la cause réelle de ce manque de groupes marquants, nous avons changé, mon cher Nico.
Nous ne sommes plus ces ados plus ou moins bien dans leurs baskets qui voyaient en Cobain et autres Cantat un moyen de se raccrocher à un art qui signifiait plus pour nous que les discours de nos parents et profs.
Nous doutons de moins en moins de notre avenir , nous nous installons petit à petit dans une vie confortable, et nos états d'âme nous pèsent de moins en moins. Je crois que si aucun groupe ne nous émeut profondément aujourd'hui , c'est peut-être que nous n'en avons plus autant besoin qu'avant, même si nous en avons conservé le désir.

Mais ce n'est pas grave, car je crois qu'avec des galettes comme celles de Björk , Nirvana, Pearl Jam, No one, Neil Young, Joy Division, The Smiths, Noir Désir, dEUS, NTM, IAM, Underworld, Aphex Twin et autres dans nos valises , on peut sereinement devenir des vieux cons .

vendredi 16 mars 2007

Retour gagnant


THE STOOGES "THE WEIRDNESS"


Les prestations live de ces dernières années et la participation des frangins Asheton sur "Skull Ring" d'Iggy Pop étaient donc de bonne augure, une des machines de guerre les plus déglinguée que le rock'n roll n'est jamais connu se reforme.

"Mais qui c'est que c'est les Stooges ? " murmure déjà la part d'indécrottable imbécile qui sommeille en toi lecteur(euse). Récapitulons donc. 1969, The Stooges, groupe composé de Scott Asheton (batterie), Ron Asheton (guitare) David Alexander (basse) et d'un certain Iggy Pop ( si là ça ne vous dit rien c'est à désespérer ! ) jettent un premier pavé dans la marre ( l'album "The Stooges" ) d'un rock devenu trop babacoulo-cérébral, coup de semonce gorgé de groove primaire, de guitares rageuses, de morceaux foutraques, de provoc salvatrice, qui doit autant à la British Invasion , qu'au blues de Detroit voire même qu'à la montée du free jazz. Suivront ( en 1970 et 73 ) deux autres albums tout aussi indispensables ( "Fun House" et "Raw Power" ) avant que le groupe camé jusqu'à la moelle n'explose en vol, laissant un bassiste sur le carreau. Seul Iggy Pop traversera les eighties et nineties à peu près dignement au cours d'une carrière solo façon montagne russe. Le cours d'histoire est terminé veuillez accrocher vos oreilles, revenons en à "The Weirdness".

The Stooges n'ont jamais fait dans le consensuel, jamais fait dans le buisness, pas de risque donc de les voir se reformer pour des raisons bassement mercantile. Me voilà donc avec dans ma mimine tremblante une des sorties les plus excitantes de l'année, le nouvel opus du groupe le plus dangereux de tous les temps . Seul souci .... est-on encore vraiment rageur et déjanté quand on approche de la soixantaine ?

Le doute se dissipe vite , dès ce "Trollin'" qui nous fait comprendre que les pépés , n'ont pas bouger d'un poil, que non, The Stooges ne sortiront jamais l'album de la maturité et continueront à faire ce rock jouissif et rétrograde.
Les morceaux se succèdent avec la même hargne qu'aux premiers jours, comme une bonne rafale de directs à la mâchoire, compacts , efficaces, cradingues et débraillés. Parmi les petites pépites , on notera "Mexican guy" et son gimmick à la "1969" ( morceau inaugural du premier album ), "My idea of fun", rouleau-compresseur en guise de single , et le sublime "The Weirdness" ou Iggy Pop joue au crooner sur un down tempo imparable qui oscille entre classe internationale et slow désarticulé pour alcooliques anonymes .

Les frangins Asheton, transformés par l'âge et le vice en Laurel et Hardy version trash prouvent quant à eux qu'il n'est absolument pas nécessaire d'être une flèche de technique pour assembler de leur touche si particulière la colonne vertébrale d'un morceau et même d'un album entier. Iggy lui n'a jamais aussi bien mal chanté. En clair rien n'a bougé depuis 1974, ranger vos boites de Viagra, les papy bandent encore.

Seule petite ombre au tableau, la production de Steve Albini, si elle fait la part belle au son cradingue de rigueur pour un tel brûlot, penche parfois trop ( sur les guitares notamment ) du côté hard-rock de bikeur les mains dans le cambouis, au lieu du bon vieux fuzz vrille tympans.

"The Weirdness" reprend donc les choses là où "Raw Power" les avait laissé, nouveau chapitre de l'histoire d'un groupe majeur de l'histoire du rock, à qui tous les groupes et courants musicaux de ces vingts dernières années, des Sex Pistols à Nirvana, du punk à la new wave, des Whites Stripes aux Bellrays doivent quelquechose, ne serait-ce que leur simple existence . Ses membres peuvent viellir, The Stooges eux , ne prennent pas un ride .

samedi 3 mars 2007

Déçu mais content


HUSHPUPPIES "THE TRAP"


En ces temps de campagne ou cette bonne Marianne se regarde gentillement le nombril quand à savoir quel sera le prochain sur la liste de ses relations quinquennales, ( il se pourrait que ça soit saphique pour la première fois de l'histoire ! ), il était donc de bon ton que ce blog fasse pareil, et jette un coup d'oeil à ce qui se passe par chez nous.
Réponse : à première vue, pas grand chose. En effet, difficile de trouver des artistes hexagonaux, qui ne fassent pas dans la vénération post-mortem de Noir Désir ( Luke j'en passe et des moins bons c'est vous dire ! )ou dans la course à l'incarnation du gendre idéal façon Bénabar et Delerm, ou bien dans le retour inattendu façon Résousse de Nazareth ( Renaud , Delpech, Indochine etc... ) ou pire encore dans le métal prépubèro-marketé. Quant au hip hop français , on peut dire qu'il a certes eu un joli dernier râle avec l'album de Joey Starr ,mais le diagnostic prône aujourd'hui l'euthanasie pure et simple.

C'est pourquoi j'adore les Hushpuppies. Certes le look façon mods et l'abus des chemises à jabot et franges sur le front me parlent plus que les pyjamas Lacoste et l'énorme arrière train de Diam's, j'en conviens.
Mais déjà , ça fait du bien de retrouver un groupe non pas sans influences , mais sans les bonnes vieilles influences bien de chez nous, qui les trois quart du temps sentent le réchauffé ou carrément le petit garçon qui se néglige .

Les Hushpuppies font du rock'n roll à tendance garage ( comprenez un peu cradingue ) et psyché comme dit la presse spécialisée ( ce qui doit tenir à la présence de vieux synthés et orgues en plus du combo habituel ). Dans un pays où le public n'a su apprécier que le rock de Johnny, Dick Rivers et Téléphone, c'est assurément un gage de sincérité !

Et puis il y a les concerts des Hushpuppies , et là ça tabasse vraiment, du vrai de vrai , sans artifices, sans light show, bref sans prétention de flatuler plus haut qu'il ne faut, juste avec de bons morceaux, et une énergie impressionnante. Résultat , là où tout le monde attendait Dyonisos, Camille et Dominique A aux Eurocks 2006, il valait mieux venir prendre une bonne vieille leçon de live avec cette bande de furieux.

C'est aussi pourquoi, suite à ces souvenirs terribles du groupe en live , je n'aime pas du tout " The Trap". On sait bien qu'il est délicat de retranscrire l'esprit d'un groupe de scène dans une cabine de studio , et encore plus sur une chaîne de salon. Mais là , c'est la cagade complète.

Primo , le son du disque est pâteux, imprécis, brouillon, très médium, et dessert complètement la musique des Puppies , qui auraient mérité bien plus de grain et d'attaque. Mais bon, gageons que ces philantropes des maisons de disques avant encore gardé leur contrat avec le studio de mixage de l'hospice des malentendants de France.

Pas de son, pas de pêche, pas de patate.... pas de morceaux . Même l'hymne "You're gonna say yeah " carrément énorme en live s'en tire ici de justesse. Quant aux autres titres, et c'est là tout le risque d'un album , on se rend progressivement compte que, s'ils passaient bien dans l'euphorie du live, certains ne supportent pas plusieurs écoutes, pénalisés certes par ce son dégueulasse, mais aussi par des gimmicks d'écriture un peu redondants.

Enfin , le groupe semble jouer petit bras, crispé , ce qui ne fait qu'aggraver le sentiment de foirage général, là ou la scène nous montrait un groupe avec une technique basique, mais sans complexe et qui lâchait les chiens.

Voilà donc le dilemme, que conclure après un chaud-froid pareil.... Dois-je avoir, ô cruauté, l'inhumanité de flinguer un groupe qui allume une lueur de bon goût dans le paysage français ? Dois-je recommander, ô hypocrisie, l'achat d'un album qui n'a pas tenu ses promesses ? ( cette séquence mélo vous a été présentée par Kleenex ).
En guise de happy end , je conclurai donc avec la conclusion suivante, il faut écouter "The Trap" pour sentir un peu d'air frais dans le rock français et découvrir un bon groupe, pour les âmes généreuses achetez "The Trap" pour soutenir la cause, et surtout foncez voir les Hushpuppies sur scène dès que possible. Quant à ceux qui ne veulent ni l'écouter ni l'acheter , je me demande juste pourquoi il se sont emmerdés à lire ce blog !

vendredi 2 mars 2007

Stand by

Oui , le pire aurait pu arriver. J'aurai pu en ce vendredi matin pluvieux à mort, esquisser un mauvais mouvement de plumeau en faisant le ménage et recevoir sur le crâne ma collection de cd , pour mourir dans les plus atroces souffrances au millieu de ce qui fut jadis la plus impresssionnant rassemblement de galettes de l'univers ( mes chevilles ? ça va bien, merci ).

L'horrible accident aurait à lui seul pu alors justifier le silence qui règne sur ce blog depuis le dernier post. Mais , heureusement pour moi et pour toi lecteur(euse), cet épisode n'est que pure fiction , et l'inactivité de ce blog n'est dûe qu'au peu de sorties vraiment intéressantes de ces derniers temps ( un album de Mika sympatoche et un album de Ths Shins plutôt prometteur ), ainsi qu'à mon emploi du temps de ministre.

Mais rassurez-vous ce début de mois de mars est très très intéressant, ne virer donc pas cette adresse web de vos favoris d'un clic dédaigneux et attendez demain, vous allez voir !