lundi 21 mai 2007

Petit chef d'oeuvre entre amis


WILCO "SKY BLUE SKY"

Je ne cesse de te le répéter, lecteur (euse), la vérité est ailleurs .... que sur les ondes radio ou sur les têtes de gondole. Une seule solution donc, ce blog incontournable, ou le bouche à oreille.

Voilà donc deux petits mois, un pote me parle de Wilco, groupe de chez l'oncle sam dont le patronyme ne me dit absolument rien. Je me procure donc l'album "A ghost is born" et découvre un groupe génial et un album produit comme peu le sont aujourd'hui, un disque tout en nuances, à la frontière entre krautrock, pop et folk, tout honteux de ne pas en avoir entendu parler plus tôt. Inutile donc de vous dire qu'à l'annonce de la sortie de ce "Sky blue sky" je me suis rué chez mon disquaire préféré pour me procurer la bête.

Ces 12 nouveaux titres reprennent donc les affaires là où "A ghost is born" les avait laissé.
Le son du disque est tout bonnement incroyable. L'équilibre entre les instruments est au poil, et l'enregistrement restitue les finesses de jeu ( et le grand barbu sait qu'il y en a, mais on parlera de ça plus tard ) de chaque partie. Et puis honnêtement, à l'heure du numérique de la sodomie de mouches sur Pro tools, qu'est -ce que ça fait du bien d'entendre un son aussi live, et de sentir la complicité et la cohésion d'un groupe qui joue ensemble, quand on a trop régulièrement à faire à des millefeuilles de pistes séparées.
Hors de question donc d'écouter ça sur mp3, le cd constitue le minimum vital ( le vinyle serait idéal, mais ça a l'air d'être un peu le parcours du combattant pour en choper un, mais je ne vais pas me laisser faire ! ) pour apprécier le travail du groupe qui a lui-même produit l'album.

Mais, vous allez me dire , bande de rabat-joie, le son qui tue ça ne fait pas tout. Ô joie de vous entendre énoncer de telles remarques , preuve que malgré vos piètres dispositions initiales, vous progressez un peu .

Deuxième raison donc de se procurer d'urgence ce bout de ciel bleu, c'est que Wilco, ça joue. C'est un peu nébuleux comme formule certes, et n'allez surtout pas croire que quand je dis "ça joue" je parle de lavement de notes ou de prouesses techniques stériles. Non, "jouer" c'est avoir une technique monstrueuse mais avoir le bon goût de la mettre au service de la musique. Et ça Wilco sait faire. Les deux guitaristes sont irréprochables de complémentarité, et maître dans l'art du riff bien senti ou de la note qui tue, le batteur est discret mais garant d'un groove subtil, bref tout est très bien senti, et chacun sait prendre le devant de la scène quand il le faut ou se faire oublier au moment opportun. La voix de Jeff Tweedy, tête pensante et auteur compositeur du groupe, est à l'avenant, fragile, écorchée, à l'image du gugus, longtemps dépressif, migraineux et accro au médocs.

Rentrons ensuite dans le vif du sujet, la musique de Wilco elle-même. Difficile de ranger ces ricains dans une case bien précise ( on s'en fout un peu certes, mais si ça peut vous permettre de vous faire une idée... ) ces membres venant tous d'horizon différent, de la country, du jazz, du rockab, et la ligne esthétique du groupe ayant largement évolué au cours de ces 13 années d'existence et pris un tournant assez radical depuis "A ghost is born". Disons juste que la musique de Wilco est assez unique, traversée par les diverses influences de chacun, mais se situe quelque part entre pop folk et rock alternatif.
Autant de le dire de suite, cet album est un peu le comme le cochon, tout est bon dedans, pour ne pas dire succulent ( oui je sais c'est pas flatteur comme image ).
Chaque titre propose son propre univers, dévoilant autant de facettes du groupe, les mélodies sont sublimes ( "You are my face" "Sky blue sky"), les compositions intelligentes "Either way " "Shake it off", et chaque titre est un petit voyage à lui seul, une petite palette d'émotions et de surprises qui tient l'auditeur en haleine si bien qu'on finit l'écoute chamboulé , ému, avec autant de vague à l'âme que de sourires en coin. Un disque hallucinant de raffinement et de maîtrise, qui n'en finit pas de me ravir et de m'étonner bien que je l'écoute en boucle depuis un bout de temps. Parmi toutes ces petites pépites, mention spéciale à "Hate it here", pop song remarquable et "On and on and on" ballade crépusculaire qui termine cet album magistral.

Une disque fabuleux, un groupe incontournable et injustement méconnu.... Je sais, c'est vache de vous faire ça en fin de mois, mais franchement s'il vous reste un fond de tiroir quelque part, n'hésitez pas une seconde et ne laissez pas passer "Sky blue sky", vous ne le regretterez pas une seconde, même en bouffant des pâtes et du pain sec jusqu'au jour de paie !

lundi 14 mai 2007

Playlist

Voilà les dix titres que vous pourrez trouver sur la toute nouvelle radio de ce vénérable blog. Au menu donc :

Amy Winehouse "Tears dry on their own" extrait de l'album "Back to black"- Je suis toujours méfiant à l'égard des nanas parachutées "nouvelle révélation soul", souvent ça sent le tiroir caisse à cent mètres. Mais là respect, la voix d'Amy n'est pas réellement belle, mais diablement expressive, les arrangements sont très old school et sonnent franchement bien... de la véritable soul musique en somme.

Arctic Monkeys "Brianstorm" et "Do me a favour" extraits de l'album "Favorite worst nightmare" - Deuxième album splendide de maîtrise pour les gosses d'Arctic Monkeys, les morceaux tiennent vraiment la route, le jeu instrumental s'étoffe, les mélodies s'enrichissent, en clair les boutonneux passent du gentil buzz internet au groupe sur lequel il va désormais falloir compter.

Björk "Declare Independence" extrait de l'album "Volta" - Nouvel album de Björk plus proche des ambiances d'Homogénic, plus corporel que cérébral, un nouveau kaléidoscope de sons et d'atmosphères réussi sans pour autant dégager autant de magie que ses prédécesseurs.... Violence à tous les étages avec ce Declare Independence hardcore et foutrement envoyé.

Bonnie "Prince" Billy and Red "Puff the magic dragon" extrait de "Songs for the young at heart" - Je vous ai parlé de cette charmante petite compil' enfantine made in England dont voici un des plus beaux extrait...

Cerys Matthews "White Horses" extrait de "Songs for the young at heart" - Même chose que pour Bonnie "Prince" Billy, un petit bijou quelque part entre comptine et pop song de grande classe.

Neil Young "Don't let it bring you down" extrait de "Live at Massy Hall 71" - Une leon de folk song et d'écriture par le Loner lui-même... à tomber.

No one is innocent "Les mêmes idées la même erreur"extrait de "Gasoline" - Un brûlot comme No one en a le secret, énergique et rageur, probablement le meilleur morceau d'un nouvel album qui prendra toute sa dimension en live.

Tom Waits "The Returns of Jacky and Judy" extrait de "Orphans - Brawlers, bawlers and bastards" - Belle relecture des Ramones par Tom Waits , du rock n' roll bluesy les mains dans le cambouis, servi par une voix inimitable. Avis aux amateurs ce triptyque rock folk et expérimental est un véritable chef d'oeuvre.

Wilco "I'm a wheel" extrait de l'album "A ghost is born" - Injustement méconnu , Wilco traine ses guêtres entre folk et pop barrée. Ca joue, ça sonne, ça gagne à être découvert urgemment.

dimanche 13 mai 2007

Enfin....

Nous sommes dimanche matin, et le brouillard se lève sur la lointaine Lotharaingie. Sur le champ de bataille s'avancent nos protagonistes, à savoir d'un côté votre humble serviteur assisté de son fidèle paternel, et de l'autre mon redoutable ordinateur portable armé de son fidèle jargon informatique incompréhensible. L'enjeu du combat est immense : proposer enfin une radio personnelle sur ce p***** de blog, et ce rien que pour ton plaisir et ta culture, lecteur(euse).
Le combat fait vite rage, le fracas du php et les détonations du ftp résonnent dans toute la maisonnée, au grand désespoir de môman, qui aimerait quand même bien qu'on puisse aller bruncher peinards.
La première bataille est une défaite, mon paternel s'avoue vaincu et se réfugie vers un raisonnable " je verrai ça plus tard", et puis s'est vrai qu'il commence à faire sacrément faim.
Mais de retour au bercail avec les dents du fond qui baignent, il est temps pour moi de reprendre la confrontation, suis quand même pas du genre à me laisser emmerder par un ordi, n'y par autre chose d'ailleurs !
Et c'est donc après un changement d'hébergeur, une passe d'arme en html, que je peux crier victoire.... UNE RADIO DE RUBRIKABACS EST NEE ( me reste juste à mettre de la musique dedans, mais là j'ai ma dose d'informartique pour la journée ) !! A vos pop-ups, le lien est juste à droite ....

mercredi 9 mai 2007

A noter sur vos petits carnets.


TURNER CODY

Les premières parties de qualité sont des denrées rares, à vrai dire , de nos jours, c'est même un coup de bol monumental de trouver un opening act intéressant.
C'est pourquoi, après avoir subi un petit groupe de luxembourgeois clones Tom McRae ( dont le dernier album est désastreux d'ailleurs ), j'attends avec impatience l'arrivée d'Herman Düne sur scène.
Et là , surprise, déboule un gugus taillé en point d'interrogation , dégaine mods à fond les manettes , armé d'une vieille Martin des familles. "Et merde, y'a une deuxième première partie", dis-je dégoûté à ma charmante camarade de table.
Mais je n'ai pas le temps de déverser mon fiel plus avant, que le gugus en question attaque son premier morceau.

La claque, purement est simplement la claque . Turner Cody de son petit nom, continue son set, et franchement, le charme opère. Quelque part entre protest song, country, folk et pop, le new yorkais et son petit filet de voix façon Dylan sans la sinusite, prouve qu'il est non seulement un très bon performer, mais surtout un excellent songwriter. A vrai dire ce mec semble avoir digéré une somme d'influences remarquables. On pense tour à tour à Van Morrison, Johnatan Richman, au Velvet Underground, le tout incarné par un seul et unique bonhomme. Les textes sont sublimes, et si son jeu de guitare souffre un peu de tiques instrumentaux, le tout tiens diablement la route et convoie une émotion impressionnante. Pour être clair , j'ai eu les poils pendant une demie heure.

Direction donc la boutique, et 15€ euros plus tard ( c'est dire si la fnac et autres se sucrent.. ) me voilà avec un 45 tour et un album avec , excusez-du peu, Herman Düne en backing band. Sur disque, la magie opère toujours, le son est vintage au possible , les arrangements finement réalisés, et on se rend vite compte que les morceaux de Turner Cody sont hautement addictifs.

Malheureusement , ce petit génie n'est pas distribué dans l'hexagone ( on passe vraiment à côté de tout chez nous c'en est navrant... ). Un conseil donc , notez ce nom sur vos petits carnets et foncez le voir en live dès que possible.
Pour les plus curieux ou les plus riches d'entre vous, sachez que les galettes de Turner Cody sont disponibles directement via son label ( http://www.byrecords.com ) et que vous ne regretterez pas vos euros. De toute façon, je fous cette perle rare sur la radio le mois prochain .

lundi 7 mai 2007

T'étais mignon quand t'étais petit !


STUART A. STAPLES "SONGS FOR THE YOUNG AT HEART"

Les français ne sont vraiment qu'une bande de blaireaux. Non , je ne parle pas ici des 53% de mes compatriotes qui ont choisi d'en revenir au Travail, Famille et Identité Nationale, ce n'est pas le propos de ces pages ( ou presque ).
Seulement voilà, quand les français s'entichent des chansons de leur enfance , on se retrouve avec Bernard Minet en Capitaine Flam et Chantal Goya en icône de la gay pride, ce qui, tu le concéderas lecteur (euse), aurait vite fait de faire passer l'Hexagone pour la capitale du bon goût.
Nos voisin grand-britons , s'il ont les mêmes idées, se permettent eux toutefois d'avoir nettement plus de classe et de finesse.
Voici donc une petite compilation de génériques de séries et dessins animés anglo-saxons sixities revisités par Stuart A. Staples, magicien et vocaliste envoûtant des défunts Tindersticks.
Au menu donc "Puff the Magic Dragon" et j'en passe , autant de titres qui ne vous disent rien, et à moi non plus d'ailleurs, ce qui nous évitera de trouver cette galette géniale pour l'unique raison qu'elle nous remet en mémoire le temps où du haut de notre mètre vingt nous ignorions tout de l'âge adulte, de la vie active et de l'élection d'un roquet de l'UMP.

Il faut bien le reconnaître , la BO de dessin animé n'a jamais vraiment figuré en temps que genre majeur au sein de mon panthéon musical, rien qu'à entendre une chanson de Walt Disney , j'ai de l'urticaire, c'est vous dire.
Pour être franc , les morceaux proposés ici ne font pas réellement exception à la règle de prime abord.
Mais sous la houlette d'un gugus comme Staples, même l'annuaire téléphonique est un potentiel orgasme auditif. Les arrangements sont donc splendides de finesse, cordes et glockenspiel à gogo, choeur de mioches, et parviennent à métamorphoser ces musiquettes en autant de berceuses pop à tomber par terre, pleines de charme et d'une mélancolie un brin dé suette. Certes , on se serait passer de certains synthés un peu trop old-school ("Marie, Mungo and Midge"), mais ce petit accroc est aisément pardonné.

Côté chanteur, là encore, que du bon. Les deux titres chantés par Staples sont envoûtants, Stuart Murdoch de Belle and Sebastian est totalement à son aise sur "Florence's Sad Song", la galloise Cerys Mathews, chanteuse de Catatonia, fait des merveilles sur "White Horses", la palme des meilleurs featuring revenant au la main à Kurt Wagner de Lambchop et Bonnie "Prince" Billy. Si les arrangements envoyaient déjà ces génériques dans une autre dimension, ces invités achèvent d'en faire de vraies chansons, qui parviennent à parler à la fois à l'enfant que j'étais et l'adulte que je suis devenu ( c'est pas beau ça comme formule !! ).

Alors certes j'aurai pu parler du très bon deuxième album d'Arctic Monkeys , ou taper gentille ment sur le nouveau Feist, mais eux, vous les croiserez probablement tôt ou tard , alors qu'un album aussi charmant ne mérite pas de passer inaperçu.

dimanche 6 mai 2007

De tous les français ....... compte là dessus !

C'est de Kent et ça date , mais ce soir ça me semble furieusement d'actualité...


J'aurais préféré une chanson d'amour
Sans un mot déplacé, toute en détours
Baignée d'insouciance et sourire en fleur,
Mais j'ai comme un haut-le-cœur...

J'aime un pays qui a le PAF tout ramolli
Dans ce pays, il y avait des chanteurs pour l'Arménie
Mais il y a surtout un paquet de béni-oui-oui
Et quand ça chie, on n'est pas beaucoup dans le maquis.

J'aime un pays pour la liberté d'expression
A condition que ça puisse rapporter des ronds
Tout est permis, de Charles Pasqua à Bernard Tapie ( la rime marche aussi avec S..... )
Aussi tant pis pour ceux qui croient à tout ce qu'ils disent.

J'aurais préféré une chanson d'amour
Sans un mot déplacé, toute en détours
Baignée d'insouciance et sourire en fleur,
Mais j'ai comme un haut-le-cœur...

J'aime un pays où tout le monde a la parole
Surtout les jeunes qui aiment bien le rock n' roll
Celui qui brille, celui qui mousse et fait des bulles
Belle jeunesse, qui rit quand on l'encule.

J'aime ce pays, j'y peux rien c'est dans ma nature
Je dis tout ça pour faire le malin, ça c'est sûr
Tant pis pour moi si après ça on est en brouille
Mais mon amour, tu sauras qu'au moins j'ai les boules.

J'aime ce pays, j'y peux rien c'est dans ma nature...


Allez , le temps d'avaler la pilule, et je reviens poster....