mercredi 6 octobre 2010

Twin Pricks - Young at heart

Le père de mon meilleur pote nous l'a toujours dit, "Faut taper en premier et taper fort ". A l'heure où le sémillant jeune barbu ci-dessus prépare peut-être une chronique de mon premier effort discographique presque digne de ce nom, il fallait donc que je dégaine le premier.
J'ai même déjà trop tardé, "Young at heart" est sorti le 4 juin dernier, il n'en reste plus des tonnes et un nouveau 5 titres est déjà en gestation avancée.

Je le redis une dernière fois, ce blog et a fortiori cette chronique sont aussi éloignés de l'objectivité que Lady Gaga de l'art de la fugue. Au moins on est au clair là-dessus.

Premier maxi, disais-je donc, pour les deux Pricks qui n'en sont pourtant pas à leur premier projet ensemble ou séparément.
On n'épiloguera pas sur le passé des deux gugusses, qui balaie les trois quart de la musique moderne de l'électro au hardcore. Si tu le veux bien lecteur (euse) ( et même si tu ne le veux pas, la sortie se trouve en haut dans le coin gauche de la fenêtre ), on va se contenter de parler du contenu de cet EP.

Et y'en a un paquet de trucs à dire. Le premier c'est que ça tient sévèrement le pavé.
Les deux compères sont inspirés, et ces 5 titres qui fleurent bon la pop 90's en sont la preuve.

"A better view" ouvre le bal avec son gimmick de pelle qui vous reste bien entre les tympans, sa batterie rentre-dedans mais pas trop, sont anti-refrain sacrément bien balancé. Une belle entrée en matière, où on fait connaissance avec deux voix complémentaires, celle de Flo haut perchée et mélodique ( Paul Heaton qui aurait pris une bonne giclée de Sterimar dans le tarin n'est jamais bien loin ) et celle de Geo, plus brute, plus medium, sa jumelle façon bluesy-laine de verre.

Arrive ensuite le double crochet au flanc qui te cloue au sol..."Twin Freaks" et son intro rêverie lo-fi qui ne laisse rien voir venir du bourrinage en règle que sera le reste du morceau, concis, tendu et mortellement efficace, suivi d'un "I.R.T.F" qui, malgré son titre genre abréviation pour radio du temps jadis est un hit en puissance, malin, catchy mais pas téléphoné, doté d'un refrain que je me surprends à fredonner régulièrement quand justement je n'ai pas envie de faire comme tout le monde.
Douze première minutes de galette sous forme de sans faute, un départ en trombe qui ferait presque oublier qu'on a déjà avalé plus de la moitié du disque.

"You saved my day" accusera un peu le creux de la vague, l'orage y gronde sans jamais vraiment éclater, et les cocottes de charley sont un poil too much ... dommage donc, car je reste intimement persuadé que le duo tenait peut-être là une bonne réponse au "All systems red" de Calexico. Même la fin du titre me laisse sur la mienne ( de faim ) avec ce cut numérique assassin.
La dernière pépite de cette galette n'en sera que plus douce amère, ce "Fresh like death" au moelleux désabusé sur fond d'arpèges fantômes, que j'ai entendu un paquet de fois dans les murs de feu l'Emile Vache en me demandant bien quels petits malins avaient pu donner le jour à un morceau aussi tristement joyeux ou joyeusement triste c'est au choix.

Comme je suis une langue de dame en petite tenue qui donne du plaisir rémunéré, il faut bien que je dise deux ou trois vacheries quand même, mais va falloir que je me force.
Pas beaucoup d'ombres au tableau... Peut-être cette prod des voix et leur reverb lavabo salle de bain souvent trop prononcée, ce son de batterie un peu clair, ou ce goût pour les formats un poil trop longs, la voix de Flo qui flirt par moment avec l'accordeur et la rupture, ou ce fond d'accent anglo-rombasien (!) ( de Rombas pour les non-lorrains non-initiés ).

Sans transition, sortez les violons, faites péter les kleenex, nous voilà arriver à la conclusion.

Twin Pricks, c'est le groupe dont tout le monde parle ici dans le Grand Est, dont tout le monde a parlé et parlera encore. Le truc "in" de ces 6 derniers mois, le combo des deux mecs les plus en vue de la scène indé messine, qui tenaient la baraque de l'Emile avant sa dernière embardée dans le décor.
Le genre de types que je pensais ne jamais pouvoir approcher, à moins que ce ne soit pour une poignée de main molassonne et deux trois mots tremblants du style "excusez-moi, mais vous êtes cools et c'est mortel ce que vous faites et moi je suis vraiment un petit joueur".
La vérité c'est qu'au-delà de ce mini-phénomène local, derrière cette vitrine plus subie que voulue, il y a deux mecs furieusement passionnés comme on en croise pas tous les quatre matins, modestes, talentueux, humains et capables d'écluser des litres de gnôle sans vaciller ou presque... des gugusses qui vous font vous rappeler pourquoi faire de la musique, ou pourquoi en écouter, pourquoi trainer les bacs à la recherche d'une énième découverte, pourquoi se taper des bornes pour jouer devant quinze personnes et dormir dans un sac de couchage, et pourquoi ne pas abuser de la poire le mardi soir ( private joke .... ). Et si en prime je vous dis que le disque est bon, fini de flemmarder, on va là et on soutient : http://www.chezkitokat.com/welcome/Catalogue2.html


1 commentaire:

jack the dude a dit…

çà donnerait presque envie de l'écouter !!!...